Économie syrienne : bilan de 53 ans de gestion par la famille Assad

by | Dec 10, 2024 | Crises | 0 comments

Le régime de la famille Assad, qui a gouverné la Syrie pendant plus de cinq décennies, a laissé une empreinte profonde sur l’économie du pays. Si certaines périodes ont été marquées par des réformes et des ambitions modernisatrices, d’autres ont vu un déclin économique sévère, amplifié par la guerre civile et des choix politiques discutables.

Les débuts : nationalisations et contrôle étatique sous Hafez al-Assad

Lorsqu’Hafez al-Assad accède au pouvoir en 1971, il met en œuvre une politique économique centralisée. L’État contrôle les secteurs stratégiques tels que le pétrole, l’électricité et les banques. Cette politique de nationalisation vise à consolider le pouvoir étatique et à garantir l’autonomie économique face aux pressions internationales.

Cependant, cette centralisation freine l’innovation et génère une bureaucratie lourde. Si les infrastructures de base connaissent une amélioration, le secteur privé est marginalisé, limitant les opportunités pour les petites et moyennes entreprises.

Bachar al-Assad : promesses de réformes et échec des ambitions

À la mort d’Hafez en 2000, son fils Bachar hérite d’un pays économiquement fragilisé. Le jeune président promet une modernisation et une ouverture de l’économie. Des réformes libérales sont annoncées, notamment dans le secteur bancaire et les télécommunications. Ces mesures attirent des investisseurs étrangers, mais elles profitent principalement aux élites proches du pouvoir, creusant les inégalités sociales.

La corruption endémique et l’absence de transparence limitent les effets bénéfiques des réformes. Les disparités entre zones rurales et urbaines s’aggravent, préparant le terrain à un mécontentement populaire qui culminera avec le soulèvement de 2011.

L’impact dévastateur de la guerre civile

Le conflit syrien, déclenché par la répression brutale des manifestations en 2011, a détruit le tissu économique du pays. Les infrastructures sont anéanties : usines, routes et réseaux d’approvisionnement sont paralysés. L’économie informelle se développe, mais reste insuffisante pour répondre aux besoins de la population.

Les sanctions internationales imposées au régime Assad isolent encore davantage l’économie syrienne. Le PIB chute de manière dramatique, l’inflation explose, et la livre syrienne perd la majorité de sa valeur. Les réserves de change s’épuisent, contraignant l’État à dépendre de l’aide de ses alliés, notamment la Russie et l’Iran.

Perspectives pour la reconstruction

Avec la fin annoncée du régime Assad, la reconstruction économique devient une priorité. Cependant, les défis sont immenses : des milliards de dollars seront nécessaires pour restaurer les infrastructures, redynamiser les secteurs clés comme l’agriculture et l’énergie, et relancer la consommation.

L’implication de la communauté internationale et des investisseurs étrangers sera cruciale. Toutefois, ces efforts devront s’accompagner de réformes profondes pour garantir la transparence et favoriser une croissance inclusive.

La Syrie entre dans une nouvelle ère économique, où le passé devra servir de leçon pour éviter de reproduire les erreurs du régime Assad.

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